Patricia FLORIET

Patricia FLORIET

Association Vagabondage

Née, Patricia Mary Evans, le 8 janvier 1931 à Londres,

donc britannique, je suis devenue aussi française le 30

octobre 1950 au moment où j'ai épousé Bernard Henri

Floriet

Nous avons fait partie pendant 10 ans de la Comédie de

St Etienne, jeune troupe sous la direction de Jean Dasté,

assurant la renaissance du théâtre après la guerre et sa

décentralisation.

En 1960 nous sommes venus à Grenoble créer la

Comédie des Alpes, un grand travail pour Bernard et nos

collègues, mais qui m'a enfin permis de reprendre mes

études. Avec quatre enfants à la maison ce n'était pas

facile mais je me suis offerte propédeutique, licence et

maitrise à l'Université de Grenoble.,

Avec mon diplôme en langues, obligatoire pour

enseigner en France, j'ai choisi de persévérer en sciences

sociales et je me suis trouvée embarquée en 1972 dans

l'équipe du CPDG, le Centre Pluridisciplinaire de

Gérontologie crée par Michel Philibert et Robert

Hugonot.

En même temps élève et formatrice, apportant un soutien

aux équipes sociales de quartier souvent épuisées, j'ai

voulu regarder de plus près le soutien apporté en

Angleterre par les associations de bénévoles. Ma mère,

qui avait 75 ans était très active dans sa ville, ses voisins

aussi.

Désormais je me suis mise en recherche sur la vie

gérontologique anglaise qui s'est révélée très intense.

Avec le CPDG nous avons organisé des voyages

d'études et des échanges. Nous avons trouvé non

seulement tout un volet nouveau d'action sociale mais

aussi une impulsion politique importante. J'ai donc écrit

ma thèse là dessus.*

Etudiante, enseignante, bénévole – ça faisait beaucoup !

Mais j'était d'abord mère de famille nombreuse et

surtout épouse. Mon mari avait un cancer du poumon et

il est mort bien jeune. Nos ainés nous ont bien soutenus

mais nos dernières filles étaient en train de faire leurs

études. Moi, j'enseignais à l'Institut d'Etudes Politiques,

un travail bien exigeant. Nous avons traversé des années

difficiles.

C'était une période où on mettait en question la gestion

sociale mais aussi le vécu quotidien et la vie personnelle.

Au CPDG nous adressions la fin de vie, la maladie et la

mort. Je me suis engagée avec le groupe grenoblois qui

demandait une meilleure prise en charge des personnes

en fin de vie. Nous avons crée l'association JALMALV –

Jusqu'à la Mort, Accompagner la Vie. Nous avons mises

en place des conférences et surtout une formation à

l'écoute pour les soignants, les familles et de futurs

bénévoles. Petit à petit ceux-ci ont trouvé leur place dans

les hôpitaux et dans la société en générale.

Enfin la retraite ! Habitant le Trièves je me suis engagée

avec des amis ici, dans les villages, dans les maisons de

retraite. Nous avons ensemble fondé une association,

« Trièves Présence ». Une présence à toutes ces

personnes âgées, souvent seules sur leurs fermes, une

présence aux aides à domicile, aux soignants, aux

enseignants et aux intervenants communaux.

Avec notre petite équipe nous avons partagé nos idées et

crée des ententes avec les Maisons de Retraite pour

l'accompagnement des personnes âgées et leurs familles.

D'autre part dans les villages nous répondions aux appels

qui arrivaient de plus en plus.

Nous avions mise en place une formation à l'écoute pour

les bénévoles qui s'ouvrait désormais aux soignants et

plus tard à tous les habitants intéressés..